Depuis quelques années, les consulting clubs connaissent une croissance soutenue dans les grandes écoles françaises, à l’image de leur essor dans les universités anglo-saxonnes. Ces structures associatives, animées par des étudiants passionnés de conseil, jouent un rôle croissant dans la préparation aux carrières du secteur, tout en s’imposant comme de véritables laboratoires de compétences professionnelles. Entre entraînements à la résolution de cas, organisation de conférences et liens avec les cabinets de conseil, les clubs de consulting s’imposent progressivement comme des acteurs incontournables du paysage académique. Pour mieux comprendre la dynamique de ces clubs et leur impact sur la formation et l’insertion professionnelle, il est essentiel d’en décrypter l’historique, d’analyser leurs avantages, de cerner les critiques dont ils font l’objet et de s’intéresser à leurs perspectives pour les années à venir.
Dans cet article, nous explorons l’évolution des consulting clubs en France, leur comparaison avec les modèles étrangers, les bénéfices qu’ils procurent aux étudiants, les réserves soulevées par certains cabinets de conseil, ainsi qu’un panorama des écoles pionnières. Nous présenterons également les principaux classements des cabinets de conseil en 2023 et examinerons les perspectives d’avenir pour ces clubs devenus un atout stratégique pour de nombreux étudiants.
Si vous souhaitez découvrir d’autres ressources sur le conseil en stratégie dans le supérieur, consultez également notre section Guide du conseil en école.
Consulting clubs : une tendance émergente dans les grandes écoles
Historique des consulting clubs en France
L’apparition des consulting clubs dans les grandes écoles françaises est relativement récente par rapport à d’autres pays. Leur développement s’accélère depuis le début des années 2010, porté par l’intérêt croissant pour le secteur du conseil en stratégie et la demande des étudiants pour des expériences concrètes en lien avec leur avenir professionnel. Initialement cantonnés à quelques établissements prestigieux, ces clubs se sont aujourd’hui largement démocratisés, au point où l’on en trouve désormais dans la majorité des écoles d’ingénieurs et de commerce de renom. Leur émergence répond à un double besoin : fournir une passerelle vers les cabinets de conseil, qui recrutent massivement parmi les diplômés de grandes écoles, et offrir un espace de développement de compétences transversales telles que l’analyse, la gestion de projet ou la présentation orale.
Comparaison avec les pays anglo-saxons
Alors que le modèle des consulting clubs s’est imposé depuis longtemps dans les universités d’outre-Atlantique – notamment dans les Ivy League américaines ou les universités britanniques – la France a suivi cette dynamique avec quelques années de retard. Dans le monde anglo-saxon, rejoindre un consulting club constitue depuis plusieurs décennies un passage quasi obligé pour les étudiants visant une carrière dans le conseil. Ces structures se distinguent souvent par la profondeur de leurs liens avec les cabinets professionnels, l’intensité de leurs préparations aux entretiens et leur réseau d’anciens élèves.
En comparaison, les clubs français se structurent davantage autour d’une dynamique associative et participative. La professionnalisation croissante de ces clubs en France témoigne d’une volonté de s’aligner sur les standards internationaux tout en conservant une touche spécifique au modèle éducatif hexagonal. Néanmoins, le rattrapage s’opère rapidement : conférences de haut niveau, parrainages, concours inter-écoles et stages fictifs font désormais partie intégrante de la vie des consulting clubs français.
Les avantages des consulting clubs pour les étudiants
Développement de compétences pratiques
Intégrer un consulting club permet aux étudiants de développer des compétences qu’aucun cours théorique ne saurait transmettre dans les mêmes proportions. Les simulations de cas et les projets réels, souvent menés en lien avec des start-ups ou des PME partenaires, confrontent les membres à la réalité du terrain : diagnostic stratégique, élaboration de recommandations, restitution orale face à des clients ou à des jurys professionnels. À cela s’ajoute la maîtrise d’outils incontournables du conseil en stratégie : Excel, PowerPoint, analyse de données, modélisation financière. Cette mise en situation accélère la montée en compétence technique, tout en forgeant chez les étudiants une véritable posture professionnelle – écoute, reformulation, travail en équipe et gestion de la pression sont au cœur de l’expérience.
Réseautage et opportunités professionnelles
Outre les aspects pédagogiques, l’un des atouts majeurs d’un club de consulting réside dans le développement d’un réseau actif de professionnels et d’anciens élèves. Les partenariats tissés avec les cabinets de conseil (du classement MBB aux acteurs de niche), la participation à des événements, les tables rondes et les conférences, créent des opportunités de rencontres formelles et informelles précieuses pour tout futur candidat. Ce réseau joue un rôle clé dans l’obtention de stages, le coaching pour les entretiens ou l’accès aux offres cachées.
- Mentorat et coaching : des alumni ou consultants en activité accompagnent les membres dans leur préparation et leur orientation professionnelle.
- Sessions de networking : rencontres régulières avec des recruteurs et consultants lors de présentations ou d’ateliers pratiques.
- Missions concrètes : certaines missions réelles proposées par des partenaires contribuent à étoffer le CV des étudiants et à valider leur projet professionnel.
Les critiques des consulting clubs par les cabinets de conseil
Perception des cabinets sur l’utilité des clubs
La montée en puissance des consulting clubs n’est pas sans soulever certaines réserves parmi les grands cabinets. Si beaucoup saluent la qualité de la préparation et l’engagement des étudiants, certains cabinets pointent un risque d’uniformisation des profils et de perte de diversité dans les parcours. Les processus d’entraînement très standardisés aboutiraient, selon eux, à une forme de « pré-formatage » des candidats, qui peuvent peiner à faire émerger leur personnalité lors des processus de recrutement.
Impact sur le recrutement et la formation des étudiants
Paradoxalement, alors que les consulting clubs facilitent l’accès aux premiers entretiens et stages, ils peuvent aussi générer une forme de pression accrue parmi les étudiants. La nécessité de « performer » lors des simulations de cas, les attentes fortes en matière de networking et l’émulation compétitive exacerbe parfois le stress au sein des clubs. Certains cabinets s’interrogent également sur l’adéquation entre la formation reçue en club et les exigences de la vie réelle en cabinet : les missions menées en club, bien que valorisantes, restent souvent éloignées de la complexité et de l’intensité des missions réelles facturées aux clients.
Les écoles pionnières des consulting clubs en France
Centrale Paris : un modèle de longévité
Parmi les grandes écoles françaises, Centrale Paris fait figure de modèle historique en matière de clubs de conseil. Son consulting club, créé il y a plus de dix ans, s’est imposé comme un acteur-clé de l’écosystème, multipliant les partenariats stratégiques avec des cabinets de toutes tailles et organisant des compétitions inter-écoles. Sa particularité réside dans la pérennité et la transmission inter-promotions, permettant une montée en compétences continue des étudiants. Le club bénéficie d’un fort soutien de la part de ses anciens et d’une reconnaissance institutionnelle, qui crédibilisent ses actions auprès des recruteurs.
ESCP : l’innovation dans le conseil
L’ESCP est également reconnue pour l’originalité de son consulting club. Misant sur l’agilité et l’innovation, ce club a su se distinguer par des hackathons de conseil, des missions en « shadow consulting » avec des start-ups et des formats hybrides mêlant ateliers, business games et conférences. Cette capacité à renouveler les formats attire chaque année des étudiants désireux de découvrir l’envers du décor du conseil en stratégie, tout en développant des compétences applicables en entreprise innovante.
EDHEC et ESSEC : nouveaux entrants sur le marché
Si les clubs de conseil faisaient jusqu’alors la part belle aux écoles d’ingénieurs, des écoles de commerce comme l’EDHEC ou l’ESSEC se sont récemment illustrées par la création de consulting clubs dynamiques et reconnus. Ces clubs misent souvent sur la diversité des profils et le décloisonnement entre étudiants business, ingénieurs et designers. Leur positionnement est renforcé par des collaborations étroites avec les bureaux carrières, favorisant ainsi l’employabilité de leurs membres.
Classements des cabinets de conseil en stratégie en 2023
Notoriété des cabinets de conseil
Les cabinets de conseil en stratégie continuent de fasciner les étudiants et jeunes diplômés aspirant à une carrière exigeante et internationale. En 2023, les classements de notoriété font la part belle aux « MBB » : McKinsey & Company, Boston Consulting Group (BCG) et Bain & Company se partagent les premières places, suivis de près par Roland Berger, Oliver Wyman, OC&C, et Advancy. La notoriété d’un cabinet dépend de son histoire, de ses missions emblématiques et de sa capacité à attirer les meilleurs profils chaque année de façon récurrente.
- McKinsey & Company : Synonyme d’excellence mondiale, très recherché pour son parcours de formation interne.
- BCG : Apprécié pour son innovation méthodologique et sa diversité sectorielle.
- Bain & Company : Célèbre pour la culture d’entreprise et l’approche collaborative avec les clients.
- Roland Berger : Leader européen offrant de nombreuses opportunités à l’international.
Attractivité des cabinets de conseil
Au-delà de leur réputation globale, l’attractivité des cabinets se mesure aux yeux des étudiants par le type de missions proposées, la qualité de l’accompagnement des juniors et les perspectives d’évolution. Les enquêtes menées en 2023 par différents observatoires étudiants font ressortir une préférence pour les cabinets proposant des missions sectorielles diversifiées, des formations continues et des politiques RSE ambitieuses. L’équilibre entre challenge intellectuel, reconnaissance et qualité de vie au travail devient un critère décisif pour les nouvelles générations.
Perspectives d’avenir pour les consulting clubs
Évolution des besoins des étudiants
D’ici les prochaines années, les consulting clubs seront amenés à renouveler leur offre pour répondre à l’évolution des attentes de leurs membres. L’émergence de nouveaux secteurs (conseil en transformation digitale, développement durable, data) incite les clubs à diversifier les missions proposées et à intégrer de nouvelles expertises. Le besoin de davantage de personnalisation, de mentoring sur mesure et de formats hybrides apparaît dans la quasi-totalité des enquêtes menées auprès des étudiants.
Rôle des consulting clubs dans le paysage éducatif
Au sein des grandes écoles, les consulting clubs jouent désormais un rôle structurant : ils servent de passerelle entre le monde académique et le monde professionnel, mais aussi d’incubateur de soft skills et de leadership. Ils participent activement à l’attractivité des établissements auprès des candidats, à la diversité des parcours et à l’émulation collective. Cette position ouvre la voie à une reconnaissance institutionnelle plus forte, et à l’essor de partenariats encore plus structurés avec les acteurs du conseil et du recrutement.
FAQ
Quels sont les principaux objectifs des consulting clubs ?
Les consulting clubs visent avant tout à former les étudiants aux méthodes et enjeux du conseil, à leur offrir un premier aperçu du métier à travers des cas pratiques, et à renforcer leurs compétences analytiques, orales et organisationnelles. Ils jouent aussi un rôle clé dans l’orientation et l’accompagnement professionnel des membres.
Comment rejoindre un consulting club ?
Pour intégrer un consulting club, il faut généralement candidater lors des campagnes de recrutement organisées en début d’année universitaire. Le processus comprend souvent une lettre de motivation, un entretien voire un mini business case. Les clubs privilégient des profils motivés, proactifs, ouverts à l’apprentissage collectif.
Les consulting clubs sont-ils reconnus par les employeurs ?
Oui, la participation à un consulting club est très valorisée par les employeurs, notamment les cabinets de conseil qui y voient un gage d’engagement, de curiosité intellectuelle et de capacité à travailler en équipe. Cette expérience peut faire la différence lors du recrutement, aussi bien pour un stage qu’un CDI.
Quels types d’activités organisent les consulting clubs ?
Les consulting clubs organisent un large éventail d’activités : résolutions de business cases, préparations aux entretiens, missions de conseil réelles, ateliers méthodologiques, conférences avec des professionnels et événements de networking. Certains clubs vont jusqu’à monter des projets entrepreneuriaux ou des challenges ouverts à d’autres écoles.
Les consulting clubs peuvent-ils remplacer une formation formelle ?
Non, les consulting clubs ne remplacent pas une formation académique formelle. Ils constituent un excellent complément, axé sur la pratique et l’immersion professionnelle, mais ne dispensent pas de maîtriser les fondamentaux dispensés dans les cursus officiels. L’idéal reste de cumuler les deux pour maximiser ses chances de réussite dans le conseil.
