Comprendre les styles de management est essentiel pour toute personne en position de leadership, qu’il s’agisse d’un manager de proximité, d’un chef de projet ou d’un dirigeant d’entreprise. Le modèle de Blake et Mouton, également appelé grille managériale de Blake et Mouton, reste aujourd’hui l’un des outils les plus utilisés pour analyser et faire évoluer les pratiques managériales.
À travers leur grille, Robert Blake et Jane Mouton ont défini 5 styles de management selon deux axes principaux : l’intérêt porté aux personnes et celui porté à la production. Ce modèle simple mais puissant permet d’identifier son style de management dominant, d’en comprendre les limites, et de viser un équilibre plus efficace.
Dans cet article, nous vous proposons une analyse détaillée des 5 styles de management selon Blake et Mouton, leurs avantages, leurs limites, et des conseils concrets pour appliquer ce modèle en entreprise. Vous trouverez également une FAQ complète et une synthèse utile pour passer à l’action.
Le modèle managérial de Blake et Mouton expliqué
Le modèle de Blake et Mouton repose sur une grille d’analyse des comportements managériaux. Il permet de classer les managers en fonction de leur style de leadership, en croisant deux dimensions fondamentales.
Qu’est-ce que la grille managériale de Blake et Mouton ?
Développée dans les années 1960, la grille de Blake et Mouton (aussi appelée « Managerial Grid ») permet d’évaluer le style de leadership d’un manager selon son orientation vers la performance et son orientation vers les relations humaines.
Elle prend la forme d’un graphique avec deux axes notés de 1 à 9, créant ainsi une matrice de comportements possibles.
Les deux axes clés : souci de la production vs souci des personnes
- Axe horizontal (souci de la production) : mesure le degré d’importance accordé aux résultats, aux performances, aux objectifs quantitatifs.
- Axe vertical (souci des personnes) : reflète l’attention portée aux collaborateurs, à leur bien-être, leur motivation, leur implication.
Comment lire et interpréter la grille managériale ?
La combinaison des deux axes permet de positionner un manager dans l’un des 5 styles principaux, en fonction de son équilibre (ou déséquilibre) entre performance et relations humaines. Plus les scores sont élevés, plus le style est affirmé sur chaque dimension.
Quelle est l’origine du modèle ? Contexte et évolution
Le modèle est né dans un contexte d’après-guerre, où l’industrialisation et les premiers travaux en psychologie du travail (comme ceux de Maslow ou Herzberg) poussaient à mieux comprendre les dynamiques d’équipe. Depuis, la grille a été utilisée dans le monde entier comme outil de formation, d’évaluation ou de coaching.
Les 5 styles de management selon Blake et Mouton
Blake et Mouton identifient cinq styles principaux, chacun résultant d’un équilibre spécifique entre le souci des personnes et celui de la production.
1. Le management appauvri (1,1) : un style passif
Ce style se caractérise par un désengagement presque total du manager. Il n’investit ni dans la performance ni dans les relations humaines. Résultat : peu d’initiatives, une faible motivation des équipes et une absence de leadership réel.
Ce type de management est souvent le signe d’un épuisement, d’un désintérêt ou d’un manque de formation.
2. Le management social (1,9) : la priorité aux relations
Dans ce style, le manager se concentre presque exclusivement sur le bien-être de l’équipe. L’environnement de travail est agréable, mais la performance peut en pâtir. Le manager cherche à éviter les conflits, quitte à négliger les objectifs de production.
C’est un style souvent adopté dans les environnements à forte sensibilité humaine (éducation, soins, associatif).
3. Le management autoritaire (9,1) : l’objectif avant tout
À l’opposé du style social, le management autoritaire vise une productivité maximale. Le manager impose ses décisions, contrôle strictement, et accorde peu d’importance à l’aspect humain. Ce style peut être efficace à court terme ou en situation de crise, mais génère stress, démotivation et turnover élevé.
4. Le management intermédiaire (5,5) : le compromis
Ce style cherche à équilibrer les deux dimensions, sans exceller dans aucune. Le manager fait des concessions pour maintenir une ambiance correcte tout en atteignant des objectifs raisonnables. C’est souvent le style dominant en entreprise… mais aussi celui qui stagne sans grandes avancées.
5. Le management participatif (9,9) : l’idéal selon le modèle
Ce style est présenté par Blake et Mouton comme le plus efficace. Le manager vise des performances élevées tout en valorisant fortement ses équipes. Il implique ses collaborateurs dans les décisions, crée une dynamique collective et durable. Ce style nécessite une réelle maturité managériale et un environnement propice à l’autonomie.
Existe-t-il un 6e style de management ? Évolution du modèle
Certains experts parlent d’un 6e style évolutif, intégrant des notions de leadership situationnel ou d’agilité managériale. Aujourd’hui, les pratiques hybrides deviennent la norme, adaptant le style en fonction du contexte et des personnalités.

Avantages et limites du modèle de Blake et Mouton
Le succès de cette grille repose autant sur sa clarté que sur sa capacité à évoluer. Mais comme tout modèle, elle présente des forces et des faiblesses.
Points forts : clarté, lisibilité, application simple
- Facile à comprendre et à mettre en œuvre.
- Permet une auto-évaluation rapide du style de management.
- Sert de base solide à la formation des managers débutants.
Critiques et limites du modèle dans la pratique
- Le modèle ne prend pas en compte le contexte : urgence, type d’équipe, environnement culturel.
- Il ne distingue pas les types de tâches ou la complexité organisationnelle.
- La grille peut devenir trop rigide si elle est appliquée mécaniquement.
Comparaison avec d’autres modèles (Tannenbaum-Schmidt, Hersey-Blanchard)
Contrairement à Blake et Mouton, d’autres modèles intègrent la notion de flexibilité en fonction de la maturité des collaborateurs (Hersey-Blanchard) ou d’un continuum d’autorité partagée (Tannenbaum-Schmidt). Ces approches sont complémentaires plutôt que concurrentes.
Comment appliquer les styles de Blake et Mouton en entreprise ?
Connaître la théorie ne suffit pas : encore faut-il l’appliquer concrètement dans le management quotidien. Voici comment exploiter cette grille dans votre organisation.
Identifier son propre style managérial
Des outils d’auto-évaluation (tests en ligne, feedback 360°, coaching) permettent de situer son style sur la grille. C’est la première étape vers un management plus conscient et plus aligné avec les objectifs.
Adapter son style à l’équipe et à la situation
Il est essentiel de ne pas figer son style. Une équipe débutante aura besoin de plus de cadrage (style directif), tandis qu’une équipe autonome pourra être managée de manière participative.
Former les managers à la grille de Blake et Mouton
Des formations en management intègrent désormais cette grille comme outil pédagogique. Elle aide à développer l’intelligence situationnelle et relationnelle des encadrants.
Exemples concrets d’utilisation du modèle en entreprise
- Une PME a formé tous ses managers pour passer d’un style autoritaire à un style plus participatif.
- Un cabinet RH utilise la grille pour évaluer la compatibilité managériale de candidats à des postes de direction.
- Une équipe projet ajuste son management en fonction des délais et des personnalités impliquées.
Blake et Mouton aujourd’hui : un modèle toujours d’actualité ?
60 ans après sa création, la grille de Blake et Mouton reste un classique du management. Mais est-elle encore pertinente à l’ère du télétravail, de l’agilité et du leadership collaboratif ?
L’influence du modèle dans le management moderne
De nombreuses grilles contemporaines s’inspirent directement du modèle de Blake et Mouton. Le leadership bienveillant, par exemple, se rapproche du style 9,9 tout en intégrant de nouvelles dimensions.
Utilisation dans les RH, la formation et le coaching
- En RH : pour évaluer le style de leadership lors des recrutements.
- En coaching : pour diagnostiquer les dysfonctionnements relationnels.
- En formation : comme base pour initier les nouveaux managers.
Peut-on encore se baser uniquement sur ce modèle aujourd’hui ?
Se baser uniquement sur cette grille serait réducteur. Mais comme outil d’analyse de base, elle reste redoutablement efficace, surtout si elle est combinée à d’autres approches modernes (intelligence émotionnelle, management adaptatif, etc.).
FAQ : Tout ce que vous devez savoir sur Blake et Mouton
Qui a créé les 5 styles de management ?
Le modèle a été développé par Robert R. Blake et Jane S. Mouton, deux chercheurs américains en psychologie et comportement organisationnel.
Quels sont les 5 styles de Blake et Mouton en résumé ?
- (1,1) Appauvri
- (1,9) Social
- (9,1) Autoritaire
- (5,5) Intermédiaire
- (9,9) Participatif
Quel est le style de management le plus efficace ?
Selon Blake et Mouton, le style participatif (9,9) est le plus efficace, car il combine performance et motivation des équipes.
Quelle est la différence entre Blake et Mouton et d’autres théories ?
Blake et Mouton se concentrent sur le comportement du manager, tandis que des modèles comme celui de Hersey-Blanchard intègrent la maturité des collaborateurs.